Noel Makete, Directeur du Centre de recherche sériciculture, KALRO, a pris la parole à la XXIIe Conférence mondiale sur l’infopauvreté sur le thème « Voie numérique vers la prospérité pour les communautés rurales » dont cette interview est extraite.
Comment se développe le projet Ewa-Belt in Kenya?
L’approche que nous utilisons est le développement et la diffusion de technologies participatives au sein de l’unité de gestion agricole. Et c’est essentiellement apprendre en faisant. Vous, les agriculteurs, participez à leurs essais sur le terrain, parce que de cette façon, ils peuvent interagir avec un chercheur, ils peuvent apprendre et comprendre pourquoi nous faisons les choses comme nous le faisons, et ils peuvent adopter la technologie très rapidement. Lorsque les agriculteurs sont sur le terrain, ils sont également en mesure de dépister les maladies, d’apprendre à gérer ces ravageurs et ces maladies et, en faisant et en pratiquant littéralement ce que nous leur enseignons, ils peuvent comprendre ces principes et être en mesure de les faire sur leur téléphone sans beaucoup d’aide.
Et ce n’est pas seulement une question de principes agronomiques et de bonnes variétés, mais nous devons aussi protéger les cultures, dans les champs, et aussi après la récolte. C’est pourquoi nous avons une technologie qui vise essentiellement à contrôler les mycotoxines dans ces cultures et que nous appliquons aux cultures.
L’approche que nous utilisons est le développement et la diffusion de technologies participatives au sein de l’unité de recherche sur le terrain des agriculteurs. Et c’est essentiellement apprendre en faisant. Ici, nous évaluons différentes variétés pour les cultures préférées, sous-utilisées et négligées par les agriculteurs, ainsi que leurs principes agronomiques connexes, y compris la lutte contre les ravageurs et les maladies, la gestion de la fertilité des sols ainsi que la gestion avant et après la récolte. Ces technologies font en sorte qu’il ne s’agit pas seulement de principes agronomiques appropriés, mais aussi de la protection des cultures au champ et après la récolte. En particulier, nous initions les agriculteurs à l’utilisation de l’Aflasafe KE-01 comme biocontrôle pré-récolte de l’aflatoxine dans les cultures sélectionnées. Les technologies postérieures à la récolte permettront de veiller à ce que les fruits et légumes restent en bon état, soient propres à la consommation et puissent être entreposés plus longtemps. De cette façon, la qualité et la sécurité sont garanties. Ces technologies comprennent les technologies de séchage solaire stockage temporaire dans les magasins surélevés et bien ventilés, l’utilisation de coquilles mobiles de grain qui assure moins de dommages à produire. Les dommages physiques sur les grains créent des points d’entrée pour les pathogènes. Une fois séchés, les produits sont stockés dans des sacs hermétiques à la bonne teneur en humidité ou dans des silos métalliques de tailles variables en fonction de la quantité de produits récoltés. Il s’agit de technologies simples à utiliser qui, si elles sont largement adoptées, assureront l’entreposage sécuritaire des aliments, contribuant ainsi à la sécurité alimentaire.
Depuis un an, la collaboration avec les différents acteurs du projet a permis de renforcer les liens et la formation de réseaux entre les institutions participantes et les groupes d’agriculteurs. En particulier, il y a eu un partage des connaissances au-delà des groupes de projet. Les groupes participants ont également pu accéder à des semences améliorées et certains agriculteurs ont offert des terres pour commencer la multiplication des semences communautaires afin qu’un plus grand nombre d’agriculteurs puissent accéder à des semences améliorées des cultures négligées et sous-utilisées. Les agriculteurs ont également été liés à des marchés potentiels, garantissant ainsi la vente de leurs produits une fois la récolte terminée. La plateforme de l’FFRU assurera un dialogue continu où nous veillerons à ce que la voix des agriculteurs soit entendue.
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